Migraine

Cause

La migraine est une maladie cérébrale bénigne mais gênante, causée par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Le système dit trigémino-vasculaire (STN) est au cœur du développement de la migraine. Ce dernier est constitué de systèmes sensibles à la douleur tels que les méninges et les vaisseaux sanguins entourant ces membranes en plus du nerf trijumeau ou trigéminal, l'un des nerfs crâniens qui est responsable de la perception sensorielle au niveau de la plus grande partie du visage. Le cerveau lui-même est largement dépourvu de perception sensorielle, mais à partir de ce système vasculaire trigéminal, en cas de crise de migraine, des signaux de douleur sont envoyés au tronc cérébral, après lequel ce signal est transmis à notre grand cerveau où il est interprété comme une "douleur". La protéine "CGRP" joue un rôle important dans la signalisation de la douleur lors d'une crise de migraine.

Le déroulement d'une crise de migraine

1. La phase d'avertissement

Une partie des migraineux présentent des signes d'alerte dans la période précédant la céphalée. Ces signes d'alerte sont également appelés symptômes prodromiques. Les plus courants sont: une capacité réduite à penser et à se concentrer, la fatigue, les changements d'humeur, la sensibilité aux odeurs ou aux sons et un changement d'appétit.

2. La phase d'aura

Un tiers des personnes souffrant de migraines ont une aura. Une aura se caractérise, entre autres, par la perception de taches aveugles, de lumière vive ou d'éclairs ou de lignes colorées en zigzag ; cette phase se produit généralement d'un côté et dure en moyenne de 5 à 60 minutes.

3. La phase de céphalée

Une céphalée intense, pulsatile ou lancinante, généralement à un côté de la tête, accompagnée de nausées ou de vomissements et/ou d'une hypersensibilité au son et à la lumière. Ce type de céphalée dure de 4 heures à 3 jours au maximum.

4. La phase de récupération

Dans la plupart des cas, les migraineux se fatiguent rapidement et sont moins concentrés pendant la phase de récupération. Cette phase dure un à deux jours.

Les déclencheurs

Les déclencheurs sont des facteurs provocateurs qui déclenchent une crise de migraine. Chaque personne est sensible à d'autres déclencheurs. Veuillez noter que ces déclencheurs ne sont pas en eux-mêmes la cause réelle de la migraine. Souvent, on ne parvient pas non plus à identifier un déclencheur spécifique.

Alimentation: certains aliments comme l'alcool peuvent être des éléments déclencheurs, mais cela ne vaut pas pour tout le monde. Il arrive plus souvent que le saut d'un repas, la modification de l'horaire des repas (par exemple, manger plus tard) ou la déshydratation soient des facteurs de déclenchement de la migraine.
Sommeil: modification des habitudes de sommeil, le manque et l'excès de sommeil.
Facteurs environnementaux: tels que le bruit, la lumière vive ou vacillante, les fortes odeurs, le vent,...
Différents modes de vie: efforts physiques intensifs ou déplacements sur de longues distances (influence des différents fuseaux horaires)
Psychique: stress ou anxiété, ou pendant la phase de relaxation après un événement stressant
Utilisation de médicaments: contraceptifs hormonaux (par exemple, la pilule), diluants des vaisseaux sanguins tels que Cedocard®, Viagra®, ....
Hormones féminines: menstruation, périménopause,...

Modification du mode de vie

Les modifications de mode de vie suivants peuvent être bénéfiques pour la prévention de la migraine :

Respectez votre rythme de sommeil quotidien, même le week-end. Un manque de sommeil ou un sommeil excessif peut provoquer des céphalées.
Une alimentation suffisamment équilibrée et à intervalles réguliers.
Arrêtez de fumer
S'entraîner pendant au moins 3 mois 3 fois par semaine pendant 40 minutes

biofeedback et les thérapies de relaxation

Le biofeedback (EMG ou biofeedback de température), combiné ou non avec des thérapies de relaxation (relaxation/massage/physiothérapie) ou à l'acupuncture, peut être bénéfique et peut constituer une bonne option lorsque les traitements médicamenteux doivent être évités. Il existe différentes formes d'acupuncture et leur efficacité dépend beaucoup des compétences du thérapeute.

Dispositif Cefaly

Le dispositif cefaly est un neurostimulateur trigéminal externe qui peut être appliqué sur le front à l'aide d'une électrode adhésive réutilisable. L'appareil délivrera des micro-impulsions dosées via l'électrode à la branche supérieure du nerf trigéminal. L'objectif est de réduire la douleur lors d'une crise de migraine ou de prévenir les crises de migraine.

Lire plus sur le Cefaly

Thérapie comportementale cognitive et la gestion du stress

La thérapie comportementale cognitive peut aider les patients à développer des stratégies pour faire face aux problèmes et au stress (stratégies d'adaptation). Elle peut également contribuer à une meilleure gestion des symptômes.

vitamines, minéraux et herbes

Des recherches ont montré que certaines vitamines et minéraux sont efficaces dans la prévention de la migraine ou dans la réduction/atténuation des symptômes. Les produits suivants peuvent constituer une aide naturelle :

coenzyme Q10 (CoQ10)
magnésium
riboflavine
la vitamine B2
ginkgo biloba
oméga 3
la vitamine C
la vitamine D

Ces compléments alimentaires sont disponibles dans les endroits où des préparations de qualité pharmaceutique sont disponibles (par exemple www.galeatus.com)

Les herbes ne sont pas recommandées. Les données provenant d'essais cliniques sont limitées à cet égard et ne fournissent pas de preuves de l'innocuité d'une utilisation prolongée. Les herbes peuvent même interférer avec d'autres médicaments.

L'extrait de " Pétasite officinale " (Butterbur) a une certaine efficacité contre la migraine, mais les préparations peuvent avoir une teneur variable et ne sont pas toutes exemptes de toxines hépatiques. Pour cette raison, ils ne peuvent pas être vendus en Belgique.

L'utilisation de l'huile de cannabis n'est pas recommandée.

éviter les déclencheurs alimentaires

Bien qu'il existe une relation complexe entre le régime alimentaire et la migraine, le fait d'éviter certains composants alimentaires tels que l'alcool peut avoir un effet préventif contre la migraine. Cependant, la relation entre l'alimentation et la migraine varie grandement d'un individu à l'autre et, dans de nombreux cas, il n'y a aucun lien avec l’alimentation. La détection des déficiences ou des intolérances n'a donc pas de valeur ajoutée avérée dans la pratique clinique.

Traitement de crise ou traitement aigu

Pour traiter une crise, il est recommandé de prendre du paracétamol ou un anti-inflammatoire. Il est préférable de prendre ce médicament au début de l'attaque. Si vous avez tendance à vomir, ce médicament peut éventuellement être combiné avec un médicament anti-vol (antiémétique).

En cas de crises de migraine graves, dans lesquelles les médicaments susmentionnés ne procurent pas un soulagement suffisant, le médecin peut prescrire des médicaments spécifiques contre la migraine (triptans). Ces médicaments sont uniquement disponibles sur ordonnance et se présentent sous forme orale (comprimé) ou en injection sous-cutanée. En raison du risque de surconsommation de médicaments, il ne faut pas prendre d'analgésiques pendant plus de 8 jours par mois en moyenne.

Traitement préventif

Si la migraine ne peut pas être contrôlée par un traitement de crise, il est possible de passer à un traitement préventif. Des médicaments préventifs doivent être pris quotidiennement. Ce médicament peut entraîner à la fois une réduction de la fréquence des crises et une réduction de la gravité d'une crise de migraine. En général, on peut s'attendre à ce que les symptômes diminuent de moitié après avoir commencé un traitement d'entretien. Les médicaments préventifs disponibles en Belgique sont les bêta-bloquants, les anti-épileptiques et les antidépresseurs.

La plupart de ces médicaments ont été initialement développés pour d'autres maladies (comme l'hypertension, l'épilepsie, la dépression...), mais ils sont également efficaces pour le traitement de la migraine.

Un traitement préventif doit être maintenu pendant au moins trois mois pour voir s'il est efficace.

la toxine Botulique

La toxine botulique est une option de traitement dans le cas où le médicament préventif classique n'est pas suffisamment efficace, mais seulement dans le cas de la migraine chronique. Les injections sont administrées par voie sous-cutanée au niveau du front, des deux tempes, de l'arrière de la tête et du cou et des épaules. Bien que le mécanisme d'action de l'Onabotulinetoxine A pour le soulagement des symptômes de la migraine chronique n'ait pas encore été entièrement établi, elle peut bloquer la libération des neurotransmetteurs associés au développement de la douleur. Depuis 2019, l'Onabotulinetoxine A est partiellement remboursée en Belgique pour la migraine chronique, uniquement si les autres traitements ont déjà échoué. Dans ce cas, les injections sont administrées tous les 3 mois pendant une période d'essai de 6 mois, après quoi ces injections peuvent être poursuivies si la réponse est bonne.

Lire plus sur l'Onabotulinetoxine A

inhibiteur CGRP

Lorsque le traitement par médicament de crise et par médicament préventif n'est pas assez efficace, le médecin peut prescrire un autre groupe de médicaments : les inhibiteurs CGRP.

Veuillez noter que ce médicament n'est actuellement pas remboursé en Belgique.

Attention à la surconsommation de médicaments!

La céphalée par abus médicamenteux se produit lorsque vous utilisez trop souvent pendant une période prolongée des médicaments pour traiter vos céphalées. Si vous prenez des médicaments contre les céphalées plus de 2 jours par semaine, ces médicaments peuvent entraîner une céphalée par abus médicamenteux.

L’abus de médicaments peut entraîner une diminution de leur efficacité après un certain temps. Elle peut également provoquer des céphalées entre les crises et peut être un déclencheur d'attaques plus fréquentes.

Pour éviter ce problème, ne prenez pas de médicaments pour les céphalées plus de deux jours par semaine en moyenne.

Conseils pour la prévention de la migraine

Vous cherchez des conseils pour prévenir les migraines ? Chaque patient migraineux est différent, mais nous pouvons vous donner quelques conseils et vous aider à trouver ce qui peut vous aider :

Conseil n°1: Tenez un journal de vos céphalées. Cela peut se faire sur papier ou via une application. Vous pouvez ainsi découvrir les éléments déclencheurs et les prendre en compte à l'avenir.
Conseil n°2: Essayez de réduire le stress. Prévoyez un moment de détente occasionnel.
Conseil n°3: Évitez les endroits où l'odeur est forte, la lumière vive ou le bruit.
Conseil n°4: Tenez compte des conditions météorologiques. Hydratez-vous suffisamment à des températures chaudes et habillez-vous chaudement par temps froid.
Conseil n°5: Si vous avez des crises fréquentes de céphalées, ne restez pas chez vous mais consultez le médecin. Le médecin peut déterminer avec vous quelles mesures préventives peuvent être prises.
Conseil n°6: Consultez votre médecin pour éviter les médicaments qui peuvent provoquer des migraines.
Conseil n° 7: En concertation avec votre médecin, vous pouvez prendre des médicaments préventifs.

Les contraceptifs et la migraine

Les hormones peuvent être un déclencheur important de la migraine chez les femmes. C'est ce qu'on appelle la migraine hormonale ou menstruelle. Pendant et juste avant les menstruations, la quantité d'hormones (œstrogènes et progestatifs) diminue. Une diminution de la quantité d'œstrogènes peut provoquer une crise de migraine.

La migraine menstruelle est traitée comme toute autre crise de migraine. Si une femme souffre de crises de migraine récurrentes, un traitement préventif peut être envisagé :

Inhibiteurs d'inflammation
Injection d'œstrogènes : pour rétablir le niveau d'œstrogènes
Patchs hormonaux
Gel hormonal

La grossesse et la migraine

Bien que la grossesse ait souvent un effet bénéfique sur l'évolution de la migraine, elle peut se produire pendant la grossesse. Le changement d'hormones pendant la grossesse peut provoquer une crise de migraine. La plupart des femmes migraineuses en souffrent le plus au cours des 3 ou 4 premiers mois, et ce phénomène diminue vers la fin de la grossesse. Il se peut également qu'une personne qui a eu des migraines avant la grossesse n'en souffre presque jamais pendant la grossesse. Malheureusement, la migraine revient souvent après l'accouchement.

Utilisation de médicaments pendant la grossesse

Le paracétamol peut être utilisé pendant la grossesse, mais pas les autres médicaments normalement prescrits contre la migraine.

Les enfants et la migraine

Il est possible que la migraine survienne déjà chez les jeunes enfants, mais elle est beaucoup plus rare que chez les adultes. Pas chaque enfant peut décrire correctement la douleur. Il est donc plus difficile de reconnaître la migraine chez les enfants et il faut donc souvent plus de temps pour établir que les symptômes sont liés à la migraine.

Une crise de migraine chez les enfants dure souvent moins longtemps que chez les adultes. Les enfants ressentent généralement des céphalées des deux côtés de la tête et ce n'est que lorsqu'ils grandissent que la céphalée se concentre sur un côté de la tête.

Traitement des enfants

Chez les enfants, il a été démontré qu'une meilleure hygiène du sommeil (en particulier un rythme de sommeil régulier) et le contrôle du stress peuvent aider à prévenir une crise de migraine. Comme pour les adultes, il est recommandé de ne pas administrer aux enfants souffrant de céphalées un analgésique (par exemple le paracétamol) plus de deux jours par semaine.

La dépression et la migraine

Les migraines sont souvent associées à l'anxiété et à la dépression. Les études démontrent que la migraine est deux fois plus fréquente chez les patients dépressifs que chez les personnes qui ne le sont pas. Les symptômes sont similaires dans les deux groupes, mais chez les patients dépressifs, la migraine est souvent plus sévère.

Les patients souffrant de migraines sont également deux à six fois plus susceptibles de souffrir d’une dépression que les personnes qui n'en souffrent pas.

Vous pensez que vous êtes déprimé ? N'oubliez pas d'en parler à votre médecin.